vendredi 15 octobre 2010

De l'autre côté....



Je me surprends, au matin là, près de toi, les sens encore imbibés de nos ébats, ce n'était qu'utopie de toi sur mon corps, est-ce, elle ou moi qui vécus ces moments, mais j'ai senti ta main sur mon cadavre, tes lèvres sur les miennes si froides et je tombe, je m'inonde, je m'immerge dans l'onde noire d'un cauchemar, l'odeur de sang répandue te révèle et je t'entends. Tu dénonces une vie, la mienne, mieux sans toi mais qui t'autorise à présumer de moi "le flan", toi le tyran, (tu n'es ni dieux, ni homme, tu es l'illusion), tes préjugés sur moi la "femme" -je présume-, douce légende à tes yeux mais dure réalité  pour un gueux, toi le soi-disant noble (riche de quoi ? ta connerie, je te l'accorde)... 


Et d'un coup, présomptueuse, Je veux être l'unique des visigots, je la vois moi comme dans un miroir, la plaie ouverte maintenue par ces mains, fragile son sang qui se distille, s'éparpille à l'odeur insupportable, je vacille, difficile de ne pas t'en vouloir, toi qui l'a révoqué, elle a hoqueté, elle oscille. Je la laisse s'écrouler les yeux pansant sa blessure suppurante de souffrance et incarne l'assassine. Tes silences tout en lâcheté, l'on achevé... Elle agonise et je deviens, elle.... Sa douleur je l'empoigne pour que jamais elle ne s'éloigne, j'avance, "je me soigne".......

Je vomis et tu meurs dans chaque gerbe, à chaque jet je te repousse et m'enfonce dans un coma corporel profond mais la pensée est là, tes mots sont restés et telle une lame qui me strie de blessures, me confond en cible humaine malsaine... je vomis et tu meurs dans chaque gerbe... je vomis m'amaigrie et mourais peut-être qui sait...

A l'envers, dans ma tête, comme d'un jour de fête, je me remémore une nuit, une nuit chaude et torride, nos corps assemblés président. Une de celle que l'on n'efface pas, celles qui sont blanches de trépas, Une où l'amour se pratique en des jeux pragmatiques. A l'endroit, à l'envers, reflets d'envies vulgaires pourquoi faut-il qu'éveillée, mes souvenirs d'ensommeillée soient l'arme pour me punir d'avoir trop voulu te retenir mais pleinement revivifiée, Je suis écoeurée par ta lâcheté. 

Je me ranime, au bord de mon meug, me laisse immerger par un café, je me remets de mes cauchemars et  je silence comme à mon habitude sur ce que sera demain sans toi.......

Demain, c'est aujourd'hui et je ne suis pas sûre que je vis... mais je me relève et me ressert de cette vie comme on remet un vêtement que l'on pensait démoder et qui finalement vous va si bien.... 

Dans ce miroir, qui suis-je ?